Les peintures (et sculptures) qui m'émaillent de frissons sont autant celles qui imitent le réel que toutes les formes de maniérisme :
- Les jongleries symboliques et la sur-réalisation des « précurseurs » de l’héroïque fantaisie et des univers fantastiques voire fantasmagoriques, de Jérôme Bosch à Gustav-Adolf Mossa et Hans Ruedi Giger, via Matthias Grünewald.
- Les odes à la Femme, à la fois légère/ accessoirisée et animée/insoumise (Jules Chéret, Niki de Saint Phalle, Jacques-Emile Blanche et ses Shéhérazade).
- Tout ce qui célèbre la Vie en tant qu’elle est Mouvements.
- Les tenants du clair-obscur en tant que réconciliateurs des antagonismes (Philippe de Champaigne ou Le Caravage ou Albrecht Dürer).
- Les performeurs du détail (enluminures médiévales, miniatures mogholes, arbres majestueux d’Alexandre Calame).
- Les virtuoses des transparence et reflets (Osias Beert, gemmes et perles de Hyacinthe Rigaud et de La Clementina).
- Les anatomistes sans concession qui animent des corps de souffrance et douleur pour les rendre bel et bien vivants (Modigliani, Giacometti, les vieillards de Camille Claudel ou de Félix Vallotton).
- Les dessinateurs au trait puissant car courbe et d’épaisseur variable (végétaux/arabesques de l’art musulman, Grotesques des XVe/XVIe siècles).
En ce qui concerne l'architecture, je suis ébaubie face à de l'académisme mais aussi aux créations sub-délirantes :
- Dessins d’architecture de l’Antiquité, du classicisme et de la Renaissance en quête du réel dans toute sa profondeur.
- Dessins contemporains aux traits (Maurits Cornelis Escher, François Schuiten).
- Bâtiments qui célèbrent la Rondeur et la Courbe (Friedensreich Hundertwasser, Jean-Louis Chanéac).
Quant aux expositions, j'y pars à la recherche de l'artiste comme interface entre le spectateur et ses propres fantômes intérieurs :
- Des œuvres qui me sont des Terra Incognita, sans référence cognitive, permettant de s’exiler de ses propres codes limitants, vers une pure émotion, à la fois Désorientation nauséeuse, Dynamique voire déflagration, et Connaissance de Soi et des Autres.
- Familières ou non, les œuvres devant lesquelles, de prime abord, je me détourne de manière instinctive peut-être parce que l’artiste est un passeur de trop fortes émotions.