Décembre 2020 : après 5 ans de pratique journalière, il y a toujours des impondérables.

 

Des dates évidemment (1971, Chambéry : première respiration... 1976/1993 : bases graphiques… 1995, agrégation d’histoire : quelques « munitions »... 1997 : gessienne d’adoption...). 

 

Un état d'esprit obnubilé par l'infatigable et fatigant Inconscient aux expressions multiformes qui conduisent à d'inépuisables et captivantes déambulations.

 

Un mode d'action qui , loin de l'araignée libre de filer sa toile de sa propre substance, m'amène à tisser la mienne avec les empreintes de mes expériences au Monde. Ainsi, depuis ce lustre, je cherche toujours, de ma patte, à conjuguer ma peinture avec l’Envie Intérieure de l’Intime, plus que vitale puisque essentielle, dans le but d’enfin Faire pour Être…être avec Soi et les Autres d’ailleurs ; en ce sens, ma peinture est « monomaniaque » du questionnement ontologique millénaire : comment vivre pleinement sa vie, avec ses pleins et ses creux ?

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Mais en 5 ans, et surtout ces deux dernières années, je ne peux que constater des évolutions. 

 

Mes influences artistiques sont toujours principalement marquées du sceau mystérieux et cathartique d’artistes fantasmagoriques et symbolistes. Mais mon "catalogue" s'est étoffé et balaye désormais sept siècles. Tous ces artistes osent affronter leurs tripes parce que ce sont aussi les miennes, les vôtres : de Grünewald à Mossa et Giger, de Bosch à Schoendorff, de Saftleven à Moreau et Masson. J'ai continué aussi à décortiquer, comme malgré moi mais avec jubilation, ce qui me laisse indifférente a priori parce que l'absence d'émotion peut être une stratégie face à un risque de déflagration. Aussi je me surprends désormais à être transportée par la peinture religieuse, l'impressionnisme, la sculpture, les arts décoratifs, les œuvres contemporaines dans la mesure où elles sont figuratives. Toutes ces rencontres prennent la forme d'un "journal de bord numérique", à savoir une page Facebook intitulée "l'Art depuis le Grand Genève" dont voici le lien  :  https://www.facebook.com/cbrunetouvrard/ ).

 

De toutes ces rencontres, il découle que, globalement, mon œil n’est taquiné et mon âme vivifiée que lorsque se fécondent précision technique (glacis, perspectives...), traits très ajustés, valeurs contrastées, déformations de la réalité palpable mais servies par elle, Émanations dont les clins d’yeux incitent à considérer le Sens.

 

Quant à ma démarche picturale, longtemps suscitée par une quête centripète (Saisir en soi le « féminin qui fait l’Homme »), elle s’inverse depuis peu : animée par un mouvement toujours vertical mais centrifuge, je peins le lien (d’alliance ou de mésalliance) entre le Soi et l’Extérieur au Soi, ce qui m’implique donc désormais trois acteurs : l’Émetteur et le Récepteur, mais aussi leur Environnement plus déterminant qu’accessoire, plus transmuable qu’immuable. Ainsi, toujours inspirée par mes songes, je croque, dessine et peins des scènes dans lesquelles, via des objets symboliques -fictifs et reconnaissables-, se questionnent des questions sur l’Image qu’on a de soi, qu’on veut donner de soi, que l’autre reçoit, que l’autre renvoie, et vice-versa : autant de transactions aussi exaltantes qu’elles peuvent emmurer quand elles sont avortées.