Ma thématique est centrée sur une trilogie récurrente....
- Un espace peu vécu, réduit souvent à une matrice (sphère ou vortex), mais d’un vide providentiel où tout est possible plus qu’anxiogène.
- Un temps sans chronologie, où cohabitent les trois instances (le passé, le présent, le futur) consubstantielles au Sapiens marqué voire empesé par ses réseaux mémoriels (inconscient et/ou souvenirs).
- Des femmes qui revendiquent l’union du Masculin et du Féminin en chaque Humain, avec leur face dévoilée et leurs « anim-maux » cachés. En mouvement pour célébrer la vie, elles cherchent comment femmes, elles sont aussi Hommes, par-delà les chausse-trapes civilisationnels et sociaux qui les font être à contre-pied d’elles-mêmes dans un espace-temps mal vécu : elles sont soumises mais « libertivores », corporelles mais spirituelles, rivées mais aériennes, chauves mais galbées, de chair mais éthérées.
... ancrée sur un terroir spirituel...
Au travers de quelques disciplines, je tends à regarder « derrière ce qui est » et « ce qu’on croit être » pour échapper à l’illusion de la forme à priori et des dogmes imposés par de violence ou la répétition pluriséculaire :
- Littérature : Mon appétit est exaucé par une œuvre me permettant de sortir de mes communes mesures notamment quand elle fonde une réconciliation entre le sensible et l’intelligible (= la Terre et le Ciel).
- Histoire : au-delà de la chronologie, je m’enflamme à l’idée de la revisite des faits qualifiés d’historiques parce qu’ils ont été instrumentalisés par un Pouvoir propagandiste.
- Psychologie : je défens la non-appartenance et la méfiance envers la normose, l’idée de plaisir intérieur et spécifique à soi qui mène une autre compréhension de soi-même donc des autres, et qui est pleinement plein quand il est partagé. Enfin, mon expérience psychologique m’a aiguisée aux différentes formes d’expression de l’Inconscient.
... et mon univers matériel :
- Un atelier, loin des stimuli invasifs de l’Extérieur :
C’est lavée par quelque sommeil que je suis apte à piétiner mes citadelles intérieures et cracher sur un bout de papier nocturne ou auroral une sensation. L’image originelle prend alors corps depuis des matins encore lunaires jusqu’à l’ombre des crépuscules, durant des heures lumineuses et silencieuses.
- Un questionnement de fond : aller à la rencontre de son Âme.
Face à une mort inéluctable, comment l’Humain peut-il être pleinement accompli ? Autrement dit, comment peut-il, en plus de ne refouler aucune de ses instances (corps et sens, cœur, matière grise) sentir son âme ? Entre chutes et ascensions, comment mener la quête de cette chose mystérieuse (mais qui se manifeste malgré soi dans les songes et dans la salive du pinceau) et facétieuse (dont l’évanescence est un défi à la lenteur de la main qui ne peut rivaliser avec la fugacité d’un état d’âme mais qui s’entête par une succession de toiles) ?
Cet univers fonde l'apparence et la désignation de mes toiles :
- Formats longs et verticaux, loin de la Divine Proportion et témoignant de l’ascension ou de la chute.
- Support : des toiles que j'essaie de peindre au-delà de la largeur et de la hauteur.
- Teintes : celle de la verticalité (chaudes et brunes, voire fluo), loin des couleurs de l’horizontalité que sont les verts et bleus saillants.
- Toiles figuratives : peuplées de femmes et de quelques objets symboliques issus de mon propre carrefour culturel et spirituel.
- Désignation des toiles : taiseuses, elles n’ont pas de titre pour ne pas driver, enfermer, chosifier le spectateur malgré lui ; je pose sa liberté de voir ce qu’il veut voir, de soulever (ou pas) son propre voile, à son rythme, sans brutalité, en toute harmonie avec la « rétine de sa Psyché » ...
... pour l'instant...