L'amour maternel n'est pas seulement celui, inconditionnel, de la génitrice à son enfant, garçon ou fillette. Il devient aussi celui que, adulte, la femme se donne à elle-même, devenant ainsi sa propre Mère : une femme à qui se fier.

 

 

 

Fiche d'identité des tableaux de la Galerie 4 ("Amour maternel")

 

Titre et/ou description sommaire. Numéro Date Dimensions
Jeune femme au visage de 3/4 dos observant le visage spectral d'une femme. Dans cette communion par l'esprit, les petits hommes-pantins sont ignorés, délaissés. n°004 Septembre 2015 30x90cm
Fillette aux doux visage et chevelure fleurie, dans un environnement angélique et protégé. Elle est soufflée, inspirée par une femme mature, à moins qu'elle ne soit aspirée par elle ? n°007 Novembre 2015 30x90cm
Visages d'une mère et sa fille, reliées, face à face... comme un jeu de miroir. n°008 Décembre 2025 38x46cm
Deux femmes sereines qui communient et ignorent une foule. En haut à gauche stationne une petite Victoire. n°010 Janvier 2016 46x56cm
Le Graal : réceptacle pour chacun des idées de tous ?
Femme illuminée par la lumière issue d'un vortex et dont la substance crânienne est pressée : elle se déverse dans un Graal de cristal dont le pied est difficilement escaladé par de petits personnages.
n°017 Juin 2016 30x90cm
Mère, bébé tétant et enfant morte. n°018 Juin 2016 46x56cm
Trois châssis entoilés carrés dédiés aux mères violettes et à leur enfant. n°020 Juin/Juillet 2016 30x30cm par panneau
J't'en pose des questions ?
Femme dont la transparence des tronc&jambes de stries noires témoigne du pouvoir des artifices vestimentaires comme s'ils vidaient les êtres de leur contenu : arrogante, elle est indifférente à l'autre et aux nourrissons délaissés. Pourtant, elle a le coeur juste au bord des lèvres... à moins que ce ne soit une arrogance assumée, pleinement, la bouche en coeur.
n°034 Décembre 2016 54x65 cm
Femme veillant sur l'ascension de trois femmes baguées et qui semblent successivement naître l'une de l'autre. Pour l'une d'elles (au premier plan), coeur et intestins sont inachevés parce qu'il est difficile de digérer une alliance qui ne vienne pas du coeur !!) n°050 Juin 2017 40x120cm
Attrape-coeurs.
Personnages, fioles et verreries, et coeurs : se débarrasser du contenu des carafes pour enfin attraper l'amour ?
n°070 Septembre 2018 30x100cm
Naître et grandir avec un blanc seing.
Femmes tenant un de leur sein et femme en train d'éclore. Diptyque.
n°073 Novembre 2018 20x100cm... x2
La voie de la mère : escalator ou escale ?
Grande Mère structurée par l'idée d'escalader, de gravir  : elle prend plusieurs formes (escalier en colimaçon, disques des vertèbres, trophée à la sphère évidée... qu'un enfant refuse, préférant imaginer son propre chemin).
n°085 Juillet 2019 30x100 cm

Contre l'absence : l'absinthe ?
Qu’elle soit retard, disparition ou mort de l’Autre, l’Absence oppresse et étouffe. Elle empêche, elle entrave. Avec elle, on est comme un puzzle à jamais imparfait puisqu’il lui manque une pièce. À cause d’elle, on ne reconnaît plus sa propre planète puisqu’un continent entier en a disparu corps et âme, englouti, avalé, indigeste ; il laisse un trou abyssal; il laisse aussi l’impression que « ça ne s’emboîte plus comme avant ». On devient une ébauche de soi-même dont on redoute qu’elle reste inachevée, amputée.
Tantôt on laisse faire… croit-on. Tantôt on fait front… croit-onMais, le plus souvent, on se leurre. Car, pour se faire croire qu’on fait face, on surinvestit le temps du Faire ; plutôt que de prendre le temps d’Être et de fléchir pour mieux réfléchir, on entre dans la sur-consommation du Faire : ça rassasie (du moins jusqu’à la prochaine sécrétion de ghréline) ; on s’étourdit dans des comportements qui soulagent instantanément (mais provisoirement) ; on installe des stratégies défensives (ou d’évitement!) ; on filtre le réel pour s’inventer une réalité tranquille, vivable car débarrassée du manque (mais une réalité dépolie, molle, sans sel).
Et comme un seul arbre cache une forêt entière, le Faire masque le vaste et lugubre océan du Manque : travailler, jogger, fumer, acheter, parier, boire, se droguer…. occultent mais ni ne soignent, ni ne pansent.
On invente ces faux-fuyant, plus ou moins légaux, pour se dérober à la réalité du manque, quitte à se soustraire aussi à la réalité du monde et de soi. Pour symboliser ces artifices qui soulagent immédiatement mais gangrènent durablement, j’ai choisi le symbole de la pelle à Fée bleue (plus souvent dite « Fée verte ») : une cuillère plate, d’allure surannée comme les vieillots bibelots argentés hérités d’une arrière-grand-mère. Pour satisfaire au rituel, ce bijou d’orfèvre est ajourée de façon à laisser s’écouler l’eau sucrée dans « l’absinthe qui rend fou » contenu dans un verre… à moins -pratique récente et hérétique- que le sucre trempé dans l’absinthe ne soit flambé.
Je ne veux pas croire que l’Absence n’a pas ses propres vertus.

n°110 Mars 2023 20X100cm

Le deuil, expérience joyeuse de l'Irremplaçable ?"
Le bas du tableau, sombre et terreux, expose différentes facettes du deuil tel qu'il est normalisé, balisé : des moments (procession, inhumation, prière), des émotions (chagrin, accablement, désorientation, solitude et abandon), des attitudes (prostration, communion, entraide). La moitié supérieure du tableau représente le deuil décolonisé, désenchaîné des injonctions culturelles et institutionnelles : il est alors un état sans temps, intime, inédit, lumineux, coloré, heureux. C'est un état qui signe, de façon insécable et sacré, une alliance d'Absolu d'amour entre l'endeuillé et son défunt spectral et immortel... tous les deux enrichis par cette union. Ce tableau pose l'idée que le deuil n'est pas un "travail à faire" ; refuser d'avoir à "réussir à faire son deuil" est une joyeuse preuve d'amour, de liberté et de vie. Sans aucune préméditation, ce tableau a été achevé un 2 novembre, jour de la Fête des Morts.

n°114 Novembre 2023 25x100cm

 

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